Emploi du temps et boule de gomme

J'entrais dans le bureau de l'administration une boule au ventre. La femme qui y était aujourd'hui était, apparemment une vrai peau de vache (c'est ce que mon rêve laissait entendre en tout cas !). Elle avait posé ses pieds enfermés dans des chaussures à talons hauts ( trop haut pour elle peut-être !). Elle était en train de se manucurer les ongles. Son rouge à lèvres ne lui allait pas du tout et sa chevelure blonde cendrée et crêpu n'arrangeait pas la chose.

-Excusez-moi, je...
-Qu'est-ce tu veux ? Me fais pas chier avec des conneries okay !

Elle semblait très aimable ! Comment pouvait-on engager une fille pareille pour un job comme celui-ci ?

-Ton nom et ton prénom ! ordonna-t-elle.
-Charly Jolene !

Comme elle semblait blonde du cerveau je rajoutais :

-Jolene c'est mon prénom et ça s'écrit avec un e et pas un i.
-C'est bon ! C'est pas parce que t'as des plus gros seins que les miens qu'y faut te la jouer okay !

Je restais sans voix. Qu'est-ce que ma poitrine faisait là-dedans ?! C'était pas ma faute si j'étais comme ça ! Elle venait de faire ressurgir mon plus grand complexe. Il était hors de question que je me laisse marcher sur les pieds !

-Ecoute-moi bien la blondasse ! T'es pas ici pour me faire des remarques à deux balles, OKAY ?!!

J'imitais la grimace qu'elle faisait lorsqu'elle disait "okay".

-T'es ici pour me donner des renseignements quand j'en ai besoin alors maintenant tu la fermes et tu m'écoutes !!!!

Super ! Elle avait réussie à me mettre hors de moi ! Je me calmait du mieux que je pus. Je soufflais un bon coup. Au moment où je voulu reprendre une voix d'homme s'éleva derrière moi.

-Et bien dis donc mademoiselle ! Vous en avez du caractère ! J'apprécie !

Il m'envoya un sourire ultra sexy ! Je fondis. Il était super craquant. Des yeux bleus magnifiques, une chevelure brune, une mèche à faire pâlir les pros de la mèche (!), des fossettes trop mignonnes et un corps ! Mais quel corps ! Et puis une voix ! C'était irréel ! Pourquoi n'en avais-je pas rêvée ? Je me demandais qui c'était. Quelqu'un entra...

J'entrai en secouant mes cheveux, genre L'Oréal. Je passai devant le garçon sans lui jeter un regard. J'avais déjà tenter un coup avec lui et bien que l'on s'accordait physiquement, il était beaucoup trop... généreux à mon goût. J'ignorai l'aura Orange qui se tordait dans tout les sens, 'Laura' (la fille de l'admin) l'avait sûrement énervée. Je fis donc la bise à 'Laura' et lui dis :
-Dis, T'aurais pas $10 ?
Elle acquiesçai, et sortit de son sac contrefaçon Prada, un billet de dix dollars. Je m'empressai de le saisir et tournai la tête vers l'Orange qui m'observai, ébahie.
-Quoi !?
Lançais-je de mon habituelle désinvolture.

Mon billet de 10$ fourré dans ma mon tout nouveau sac Longchamp, je sors de l'administration d'un pas rapide. Je cogne volontairement le remplaçant prof d'anglais, qui était à pleine plus âgé que moi. D'accord il n'était pas à moi, mais il n'était pas aux autres, il n'était à personne ! Je l'envoutait d'un parfum séduisant. Il tourna la tête vers moi, je lui sourit et lui fit un signe de la main. "Et un de plus dans la poche " Pensais-je.

Je jetais un regard noir à la fille dès qu'elle le toucha, le remplaçant, le magnifique remplaçant du cours d'anglais ! Je sentais un début de jalousie gronder en moi... Qu'est-ce qui me prennais ! Ce n'était qu'un remplaçant... Oui, mais jeune et beau !! Enfin bref ! La fille sembalit plus agée que moi, ce qui ne m'empêcha pas de l'interpeller sans gêne alors que le remplaçant (magnifique au passage) semblait littéralement (c'est sa matière après tout) envoûté !

-Hey ! Je peux savoir comment tu t'appelles ? Juste pour savoir à qui j'ai affaire !

Le (Oh ! combien magnifique) remplaçant du cours d'anglais se tourna aussitôt vers moi (décidemment, il aimait mon audace !).

-Sharon. Je ne te demande pas le tien, je fais pas la collection de prénoms. Alors à quoi il me servirait !?

Je m'étais retournée volte-face, pour faire face à mon "adversaire".

-Nan, mais qu'est-ce que t'as !? C'est pas ton mec à ce que je sache !?

De loin, Laura observait la scène. La vraie commère en action! J'attendais la réponde de l'Orange, qui ne tarda pas à venir, car elle déciderait de son classement officiel dans le lycée.

Le (Oh ! combien magnifique) remplaçant du cours d'anglais nous regardait abasourdis ! mon avis, il n'avait envie que d'une seul chose : s'enfuir.

-Oh, mais je sais pas ! Peut-être à te rendre moins bête que tu ne l'es déjà ! Et c'est pas ton mec non plus vu la tronche qu'il tire à cause de toi !

Je me retiens de lui balancer "sale blondasse". Il fallait que je varie mon vocabulaire et trouve de nouvelles répliques. bon, ça n'allait pas tarder. Je n'avais pas besion d'une nuit pour y réfléchir contrairement à la commère derrière moi. Je lui aurait fait avaler son sac à main ! Soudain, je réalisait une chose. Une fille aussi...aussi... machiavélique(?) que celle là ne pouvait qu'être une Glam'z... Qu'est-ce que j'avais à craindre ? Absolument rien. D'une certaine manière, j'étais fière de lui tenir tête (chose que la plupart des autres personnes ici présentes, la commère, le remplaçant et un petit seconde (comme moi) n'aurait pas été capable de faire).

-Et maintenant t'as encore quelque chose à redire je suppose !

Je la défiais également du regard, tout en captant l'attention du remplaçant (comment est-ce que je faisais mon dieu ?!). Je lui ferais bien avaler son p****n de "p'tite seconde".

-Je sais très bien où je vais et j'ai pas besoin de toi pour me le dire, vieille peau.

C'était sans doute qui pouvait le plus faire mal à l'égo d'une fille comme elle. Je compris tout de suite à quel camp elle appartenait et surtout qui elle était. Je me tournais vers le remplaçant et lui demandais ce que j'avais à lui demander tout en ignorant magistralement Madame so glam'z (avec l'accent so british s'il vous plaît !).

-Alors voilà; j'aimerais que vous me disiez si j'ai bien cours avec les terminales à cette heure-ci ?

Il ne sembalit plus très apte à me répondre mais j'insistais d'un regard. Il finit par me décocher un beau sourire, mais avant qu'il puisse dire quelque chose Mademoiselle French manucure (laura) s'écria :

-Hey ! C'est mon bureau et c'est moi qui renseigne sale gamine !

Je répliquai aussitôt avec une phrase tout droit sortie du "Diable s'habille en Prada" :

-Les détails de votre imcompétence ne m'intéresse pas !

Son insulte glissa sur la carapace de mon indifférence, bien que je fusse touchée intérieurement. "Mais c'est qu'une seconde !" Alors, pas de soucis !.

-Les détails de votre incompétence ne m'intéresse pas !

Aïe! Elle faisait fort elle. Sortir une des phrase culte du "Diable s'habille en Prada" était exagérée. Moi et Laura étaient encore sous le choc. Pauvre Laura, elle aillait se faire zéro-ifier bientôt, là. Quand au cours avec les terminales, je me sentait concernée, mais j'avais décidée de le sécher, c'était sans savoir, bien sûr, que l'Orange il allait.

-Ben moi j'y vais, tu veux que je t'y emmène ? Ah mais nan ! C'est vrai, tu sais où tu aller !

Et un petit lancer de main pour conclure le tout. So Glam'z.

Chouette super (ironique bien sûr) ! J'avais cours avec elle à l'instant super !

-J'ai pas besoin qu'on me traîne comme une gamine !

Je lui balançait mon plus beau sourire hypocrite. Ma marque de fabrique je-m'en-foutiste quoi ! Inimitable ! Je me retournais vers le beau remplaçant :

-Vous m'accompagneriez bien vous ?

Un petit battement de cils de rien du tout et le tour était joué. Je sortis du bureau de l'administration le sourire aux lèvres au côté du remplaçant. La pauvre Miss french manucure se retrouva dans l'indifférence total avec l'autre seconde qui était présent.

Conn... Je me retenait d'un juron limite. Je voulais la tuer. Même si ce prof valait rien, il fallait tout de même pas qu'elle se croit belle. Je sortit énervée, et la bousculait au passage, reversant son sac par terre. Je mis ma main sur mes lèvres et lançait d'un air hypocrite :

-Oh désolée, j'ai pas fait exprès !

Je fis volte-face et ma robe courte vola laissant entrevoir ma culotte.

Je lui jetais un vague regard. En fait sur le moment (et même par la suite), je comptais bien profiter de l'occasion pour que le prof m'aide, ce qu'il fit d'ailleurs. Un sourire ravageur se dessina sur mes lèvres (il en serait tombé en arrière le pauvre). Enfin bref, il m'aida et nous allâmes tranquillement en cours, parce que nous étions en avance.

Fin